Le macron est sans conteste mon accent préféré. Il sert essentiellement en translittération pour noter les voyelles longues ; ainsi, l’arabe كانوا في المدرسة « ils étaient à l’école » se transcrirait kānū fī l-madrasa. De même pour le hindi नमस्कार « bonjour », qui se transcrit namaskār. Avouez que le macron est plus joli que le circonflexe !
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Récit de deux visites à l’ambassade du Pakistan (partie 2)

Dans la première partie, nous étions allés en classe voir Monsieur l’Ambassadeur du Pakistan. Ici, nous irons au repas de Noël organisé à l’ambassade avec les chrétiens du Pakistan, et mon smartlapin décrochera une interview en exclusivité française !
Deuxième visite : samedi 17 décembre
Rendez-vous à 18h à l’ambassade. L’occasion étant moins officielle, j’avais gardé mon foulard sur les épaules. Le portique d’entrée a été sorti sur le trottoir, des barrières métalliques ont été mises, la porte est grande ouverte. L’ambassade est bondée, l’ambiance est festive, les dames ont mis leurs plus beaux shalwâr kameez (tunique et pantalon) et laissesnt tomber leurs dupattâ (voile) le long de leur corps, le tout recouvert de paillettes. J’aurais presque dû m’acheter une tenue pakistanaise pour l’occasion.
Je retrouve deux camarades de classe, mais la plupart d’entre eux ne sont pas encore arrivés. Nous patientons en buvant des jus de fruit, pendant que les divers photographes nous mitraillent pour une raison indéterminée. Puis vient le temps des discours. L’estrade arbore les micros de quelques-unes des nombreuses chaînes d’info pakistanaises. On se croirait presque au pays.
A #Pakistan'i #Christian reading parts of the New Testament in #Urdu for the Christmas dinner at the Pakistan embassy pic.twitter.com/3KhYIpJz3x
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
À soirée de Noël, chants de Noël.
Now the Christmas choir – #Pakistan embassy pic.twitter.com/tzj39cTKaI
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Arrive ensuite un invité de marque : François Pupponi, maire de Sarcelles (et accessoirement successeur de DSK), député du Val-d’Oise et président du Groupe d’amitité franco-pakistanaise à l’Assemblée nationale.
The mayor of Sarcelles (Paris outskirts) confirms a French State visit in #Pakistan on February 2017 pic.twitter.com/c34dZr0PQr
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Petit speech de l’ambassadeur Moin-ul-Haque.
Ambassador Moin-ul-Haque: "Christians are highly respected in #Pakistan" pic.twitter.com/ohhIvhzHjk
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Et enfin, le découpage du gâteau !
Ambassador cutting the cake #Pakistan #Christmas pic.twitter.com/BSvRZhqSWH
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Et bien sûr, des cadeaux pour les enfants.
Presents for the children #Christmas #Pakistan pic.twitter.com/ZvJmNlSaOY
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Les formalités terminées, nous nous mettons avec les quelques équipes de télé pakistanaises et interviewons, en probable exclusivité française, le député Pupponi sur sa future visite au Pakistan au nom de l’Assemblée nationale, en février 2017 (la première visite officielle française depuis une décennie).
Fiers de ce scoop, nous passons au buffet et allons manger dans la cour. C’est bon, quoique bien épicé.
Now back to serious matters: embassy dinner & the courtyard #Pakistan #Christmas pic.twitter.com/3GwcKDDZ5b
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 17, 2016
Récit de deux visites à l’ambassade du Pakistan (partie 1)
Après cinq mois d’absence, le site à oreilles de lapin est de retour ! Toutes les excuses du smartlapin pour ce petit contre-temps

Voici le récit de deux visites faites dans le cadre de la classe d’ourdou de l’Inalco, le vendredi 16 et le samedi 17 à l’ambassade du Pakistan. Cette première partie raconte notre rendez-vous devant l’ambassadeur, où je me suis retrouvée par surprise à chanter devant Son Excellence une chanson classique ourdoue que je n’avais pas pratiquée depuis des mois et des mois.
Dans la deuxième partie, vous découvrirez, en exclusivité française, l’interview du député-maire PS de Sarcelles, François Pupponi, président du groupe d’amitié franco-pakistanaise et qui effectuera en février 2017 la première visite officielle française au Pakistan depuis une décennie.
Première visite : vendredi 16 décembre
Visite de classe à l’ambassade du Pakistan. Nous nous donnons rendez-vous à 14h à l’Inalco (XIIIè arrondissement). C’est ainsi qu’une dizaine de personnes des classes de L1 et L2 d’ourdou (aucun L3 n’ayant pu venir) se rendent vers la station Bibliothèque François-Mitterand, accompagnées de leur professeure Sameena Aslam (Niazi). Celle-ci prendra un avion pour le Pakistan directement après la visite, et nous portons donc grâcieusement son énorme valise rouge.
Ligne 14. Nous changeons à Châtelet pour prendre le RER A, et manquons de nous perdre les uns les autres. Nous descendons à Place de l’Étoile. L’ambassade la plus évidente est celle du Qatar, probablement une des mieux placées au monde ; celle du Pakistan est cachée dans une ruelle, quelques centaines de mètres plus loin.
J’ajuste sur ma tête un foulard bleu totalement non obligatoire (notre professeure n’en a pas, pas plus que les femmes que nous verrons dans l’ambassade). À l’entrée, nous passons un simple portique. Aucune fouille. L’intérieur est dans le style assez kitsch auquel on peut s’attendre en regardant les façades du quartier. Dans la salle à côté, le personnel s’active à décorer le sapin de Noël pour la soirée suivante, et nous en remet les invitations. Nous sommes amenés au salon des ambassadeurs, à l’étage. L’ambiance est détendue, les conversations se font essentiellement en anglais.

Après l’arrivée de quelques étudiants retardataires, nous entrons dans le bureau de l’ambassadeur. Son Excellence Moin-ul-Haque a pris ses fonctions cet été 2016. Après quelques discussions en anglais et ourdou entre M. l’Ambassadeur et Mme Aslam, chacun est invité à se présenter. (Pendant les présentations arrivent deux retardataires supplémentaires, deux étudiants d’une non-ponctualité éternelle mais que tout le monde adore). Nous recevons du thé et des biscuits.
Au moment des questions, deux étudiants s’enquérissent de la possibilité de faire un voyage au Pakistan, chose que les institutions déconseillent par peur du terrorisme. (On serait tentés de dire que Paris n’est pas non plus une ville extrêmement sûre point de vue terrorisme ; et puis c’est bien connu, le plus grand risque au Pakistan s’encourt au moment de traverser la rue…). Personnellement, je demande des informations sur la scène tech pakistanaise, qui compte plusieurs centaines de startups.
Et c’est là que notre professeure me demande de chanter.
Lors de mes présentations, Mme Aslam avait déjà évoqué mes capacités vocales, et notamment un ghazal (poème d’amour classique) que j’avais chanté l’année précédente à la fête du département Asie du Sud de l’Inalco. En l’occurrence, c’est « Ae ishq hamein barbâd nâ kar » (ô amour, ne me détruis pas) dont voici la version de Nayyara Noor. Seulement, je n’avais pas chanté cette chanson depuis ladite fête, c’est-à-dire pendant presque un an. Mes yeux font des allez-retours entre ma professeure et Son Excellence. Ce genre de moments est trop surréaliste pour laisser le temps d’être terrifié. Je demande (en anglais, étant trop dans l’urgence pour faire des phrases ourdoues) à lire les paroles sur Internet ; je ne me souvenais que du refrain et du premier couplet. Je chante entièrement le ghazal, assez tendue sur le moment au sujet de la qualité de ma propre performance.
Pendant que notre professeure reste discuter avec Son Excellence, nous sortons et revenons dans le salon des ambassadeurs. Nous nous lâchons un peu (un étudiant d’origine indo-pakistano-quelque chose clame haut et fort qu’il demandera l’asile en Suède en cas d’élection de Marine le Pen), bavardons bruyamment et prenons des selfies à droite à gauche.
At #Pakistan embassy in Paris w/ @SameenaNiazi. Sung for Ambassador Moin-ul-Haque! (Hadn’t sung the song in a year, no rehearsal ¯\_(ツ)_/¯) pic.twitter.com/A6dBHcRZS8
— Victoria Castro ఠ (@EVictoriaCastro) December 16, 2016
Vient finalement le temps de la photo de famille. Nous descendons sur les marches et nous plaçons derrière l’ambassadeur. Au moment de lui serrer la main, il me… tapote la tête ?! Ça a l’air plutôt bon signe.
@EVictoriaCastro yes, u sung very very well
— Sameena (@SameenaNiazi) December 16, 2016
— Sameena (@SameenaNiazi) December 16, 2016
C’est ainsi qu’après avoir noté nos coordonnées dans un carnet passant aléatoirement de mains en mains, nous sortons et nous rendons au pied de l’Arc de triomphe. Nous disons au revoir à notre professeure, qui part direction l’aéroport. Les L1 rentrent à l’Inalco pour assister à un cours. Nous, six filles de L2, décidons de passer la fin de l’après-midi au Séphora des Champs-Élysées. Un peu de sérieux, quand même.
Lien sur le site de l’ambassade du Pakistan : « Inalco Students meet the Ambassador »

Liberté, égalité, fraternité… laïcité ? (contre-argument mathématique)

La devise de la République française est « Liberté – Égalité – Fraternité ». Elle est sensée représenter la République dans son ensemble. Certains voudraient y rajouter le terme « Laïcité ». J’y oppose un argument inspiré des mathématiques.
Vecteurs et famille libre
La liberté, l’égalité et la fraternité sont (sensés être) les trois vecteurs de la France. Ils sont (linéairement) indépendants : ces trois concepts ne se recouvrent pas entièrement, aucun des trois n’est un simple mélange des deux autres. Ils forment donc ce qu’on appelle une famille libre.
En mélangeant les vecteurs dans les bonnes proportions, on obtient les principes fondamentaux de la République. Normalement, on n’a pas besoin de rajouter quoi que ce soit d’autre. On pourrait en débattre et dire que certains principes républicains sont faits d’autre chose que de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais ça ne changerait rien au raisonnement : il suffirait de ne se focaliser que sur les principes formés exclusivement sur les trois vecteurs.
Bref : tout point des fondements de la République peut être décrit comme une somme des trois vecteurs, avec les bons coefficients multiplicateurs. Vu que les vecteurs forment une famille libre (c’est une condition indispensable), et vu ce qu’on vient de dire, ils forment ce qu’on appelle une base de la République.
Mathématiquement, la devise « Liberté – Égalité – Fraternité » est une base de la République Française.
Bonus : si ces trois vecteurs ne se recoupent absolument pas (càd, si on peut imaginer un pays libre mais complètement inégalitaire et sans entraide, etc.), ils sont orthogonaux et constituent une base orthogonale. De là, on pourrait diviser chacun des vecteurs « Liberté – Égalité – Fraternité » par sa norme pour en faire une jolie base orthonormale (tous les vecteurs sont ajustés pour valoir 1). Mais je laisse ça aux juristes férus de maths.
Que se passe-t-il si on rajoute la laïcité ?
La laïcité, c’est tout simplement :
- être libre de pratiquer ou non sa religion
- être égal quelle que soit sa religion
- le respect et la fraternité entre toutes les confessions
Le vecteur laïcité est une somme des trois vecteurs « Liberté – Égalité – Fraternité ». Il n’est pas indépendant de ces vecteurs. Si on forme une famille « Liberté – Égalité – Fraternité – Laïcité », on a ce qu’on appelle une famille liée. Par définition, une famille liée ne peut pas être une base de quoi que ce soit.
La devise « Liberté – Égalité – Fraternité – Laïcité » ne peut mathématiquement pas être une base de la République française.
« Combien d’Apple valent les pays du monde ? » (Numérama)

Ceci est un article paru sur Numérama il y a une semaine (vendredi 26 février 2016) présentant mes cartes, dans lesquelles je compare les PIB des pays du monde aux bénéfices annuels d’Apple. Il y a cinq cartes couvrant l’ensemble du monde. Ci-dessous je rajoute quatre cartes nationales non publiées sur Numérama : les États-Unis, la Chine et l’Inde et la France. À mon sens, elles sont moins impressionnantes que celles affichés sur Numérama.
Vous voyez maintenant la taille de l’entité contre laquelle se bat le FBI pour mettre des backdoors dans ses iPhones ! (#AppleVsFBI)
Note importante : oui, on parle bien des bénéfices. Pas la capitalisation boursière, pas le chiffre d’affaire, mais les bénéfices. Je précise parce que beaucoup de monde a eu du mal à y croire. Parce qu’il y a des pays en Europe dont le PIB vaut un dixième des bénéfices annuels du fabricant de votre téléphone. Vous avez bien lu. Oui oui.




Fluctuat nec mergitur (photoreportage en baskets)

Ce matin, dimanche 15 novembre, j’ai pris mes baskets avec la ferme intention de courir jusqu’à la place de la République pour voir les hommages aux 129 victimes (à l’heure où j’écris cet article) des attentats du vendredi 13 novembre. Un aller-retour fait 11 km. Je n’ai jamais couru plus de 8 km, j’ai commencé la course à pied il y a un mois et j’ai mal au ventre depuis quelques jours. Je sors de chez moi, dans le sud-est du XIIIè arrondissement, vers 7h50.
Aucun bruit. Pas de voitures, personne dans les rues. D’ordinaire, la rue de Tolbiac a une circulation si continue qu’elle est très difficile à traverser pour un piéton, y compris tôt le matin. Même le week-end il y a quelques voitures. Même le week-end il y a des gens qui promènent leur chien, font leur jogging, achètent le pain et le journal. Là, on ne voit qu’un bus ou deux, un taxi ou deux. Pas de passants. Pareil sur l’avenue de France. Un silence irréel.

On entend le moteur d’une voiture électrique à 500 m. Puis, près de la Seine, soudain, les cris des mouettes emplissent l’air. En fermant les yeux, on pourrait se croire sur la plage. En les rouvrant pour contempler la ville fantôme, cela ressemble plus à un monde post-apocalyptique.


En passant le pont Charles de Gaulle qui joint la gare d’Austerlitz à celle de Lyon, on retrouve un peu de civilisation. Pas mal de voitures sur les quais de Seine du XIIè arrondissement. Les berges du bassin de l’Arsenal sont certes désertes, mais la place de la Bastille commence à être un tantinet bruyante.

Plus on se rapproche des sites de l’attentat, plus on voit de passants, plus on entend de véhicules. En remontant le boulevard Beaumarchais, je sens mon estomac manifester malgré l’interdiction décrétée sur toute l’Île-de-France. En voyant enfin la place de la République, je suis contente, bien que j’aie envie de vomir et que je me demande comment j’arriverai à rentrer chez moi, sachant que je n’ai ni argent ni ticket de bus.

Ici il y a du monde, des voitures, des fourgons satellite et des surtout beaucoup de journalistes. Peu de forces de l’ordre. Des gens allument des bougies, regardent ou prennent des photos.





Ce quart d’heure de repos calme mon ventre. Je cours vers un des sites des attentats, au croisement des rues Bichat et Alibert. C’est à 700 m.

Au premier abord, la rue Bichat apparaît comme n’importe quelle rue du quartier. Mais en y entrant, je m’aperçois que je n’entends plus que le bruit de mes pas. Comment l’endroit peut-il être si silencieux avec autant d’animation dans le reste des environs ?

Des gens sont là, se recueillent, il y a des reporters étrangers aussi. Il y a une odeur très bizarre, que je n’ai jamais sentie de ma vie. On dirait une vague effluve de sang mélangée à celle de viande pas fraîche, bien que je ne puisse en dire plus. C’est léger et désagréable ; mon estomac n’apprécie pas particulièrement.



Ensuite, je reviens sur mes pas et me mets en quête du Bataclan, où la prise d’otages a fait dans les 90 victimes. Je repasse par la place de la République, descends l’avenue Voltaire, passage de la manifestation du 11 janvier, et arrive au bout de 500 m au niveau du métro Oberkampf (d’ailleurs fermé).


Le secteur autour du Bataclan étant bouclé, il faut faire un détour par le boulevard Richard Lenoir. Par ailleurs, toute la zone donne l’impression de ne pas avoir été nettoyée depuis le vendredi 13. C’est moins propre que la campagne iranienne.

Étrangement, c’est là que se trouve la plus grande concentration de journalistes.


Je descends 1,3 km d’avenue Voltaire et bifurque à la rue de Charonne. Les feux de circulation sont HS devant le lieu de la fusillade. Je ne sais pas s’il y a un rapport.




J’ai fait le tour des principaux lieux des attentats. Direction la place de la Nation, 1,4 km plus loin, pour voir s’il n’y a pas d’hommages là-bas. De loin, ça n’en avait pas l’air. Je cours les 1,8 km qui me séparent des boulevards des Maréchaux, par lesquels je rentre chez moi. Plus on s’écarte de la zone des attentats, moins il y a de monde.
J’aurai parcouru 16 km, sans prendre d’eau ni d’en-cas avec moi. C’est très dangereux d’aller sur les sites des fusillades : personnellement, je me suis faite shooter (aux endorphines).
J’espère que ce running-reportage aura été meilleur que celui à New York du rédacteur en chef du Figaro. Bon, là, il faut que je me lève de ma chaise pour aller acheter le journal. Je crains ce moment, car il me rappellera à quel point j’ai mal aux jambes.
Une actu toute en nuances
Décharge de responsabilité vis-à-vis des horreurs que je vais suggérer dans le billet qui va suivre
Les journalistes sont comme des historiens conjugués au présent, comme disait Rap News (voir leur épisode ici). Il est de leur devoir de capter l’air du temps en scrutant l’actualité et en établissant des liens entre divers événements. Il est aussi du devoir des journalistes de faire passer les faits avant le politiquement correct, et de raconter les événements même si cela dérange. De plus, nous sommes tous Charlie maintenant, et Charlie avait quand même l’esprit bien mal tourné.
Le billet
- D’abord, Charlie et son humour potache ont occupé l’actualité mondiale pendant un certain temps.
- Puis il y a eu le bloggeur saoudien Raef Badawi, menotté, attaché et fouetté en public pour avoir, comme Charlie, usé de sa liberté d’expression.
- Puis le pape François encourageant la fessée.
- Puis l’affaire DSK, ses nombreux détails salaces, et la presse qui en rajoute avec des calembours osés (vu qu’on est tous Charlie maintenant…)
- Et devinez quel est le film dont tout le monde parle et qui est sorti ce samedi, pour la St-Valentin ?
Et tout ça en l’espace d’un mois !
LCI : trop de chaînes d’info en France, vraiment ?

Hier, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a refusé le passage de LCI (et de deux autres chaînes, généralistes celles-ci) en gratuit. La raison invoquée est que l’arrivée d’une troisième chaîne d’information gratuite déstabiliserait les deux déjà en place. Mais y a-t-il vraiment trop de chaînes d’info en France ?
La France comporte peu de chaînes d’information par rapport à certains pays. Même en incluant LCI à la liste, les chaînes d’info nationales généralistes françaises ne sont que trois : BFM TV, I>Télé et LCI. Vu que la population française est de 65 millions d’habitants, cela fait une chaîne d’info pour 22 millions d’habitants.
Pourtant, dans des endroits comme le Pakistan, la Turquie ou le Liban, malgré des conditions de travail plus ou moins dures pour les journalistes, le milieu médiatique est proportionnellement bien plus diversifié qu’en France.
Pakistan

Le Pakistan a beau être à peine plus étendu que la France, il est habité par 180 millions de personnes, ce qui fait de lui la sixième nation la plus peuplée au monde. C’est aussi l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, occupant la 158è place sur 180 au classement de liberté de la presse de Reporters sans Frontières. Mais envers et contre tout, la scène médiatique pakistanaise est l’une des plus dynamiques de la planète. On y trouve au moins 24 chaînes d’information généralistes nationales, dont seulement une d’origine étrangère. Elles diffusent dans les six langues nationales, mais surtout en ourdou (un dialecte très proche de l’hindi).
- Dawn News, en ourdou et anglais
- Express News, en ourdou et anglais
- Aaj News
- Abb Takk
- ARY News
- Channel 5
- City 42
- CNBC Pakistan (Jaag TV), américain
- DIN News
- Dunya News
- Geo News
- Geo Tez, affilié à Geo News
- Indus News
- News One
- Royal News
- Samaa News
- Such TV
- Waqt TV
- Apna News, en punjabi
- KTN News, en punjabi
- Awaz News TV, en sindhi
- Sindh TV News, en sindhi
- Khyber News, en pachtoune (la langue des zones tribales)
- VSH News, en baloutche
Le groupe BOL devrait bientôt faire son entrée dans le paysage médiatique pakistanais.
Turquie

La plus grande prison au monde pour les journalistes possède néanmoins une grande diversité médiatique. Ce pays peuplé comme la France — 70 millions d’habitants — compte 13 chaînes d’information généralistes nationales, dont quatre d’origine étrangère.
- 24 (Yirmidört)
- A Haber
- Al Jazeera Türk, qatari
- Bugün TV
- CNN Türk, américain
- Habertürk
- Euronews Türk, européen
- Kanal A
- NTV, américain
- Sky Türk 360
- Samanyolu Haber TV
- TGRT Haber
- TVNET
- Ülke TV
- Ulusal Kanal
Liban

Plus petit que l’Île-de-France, le Liban ne compte que 4 millions d’habitants (ainsi que 1.5 million de réfugiés syriens). Cela dit, pas moins de 4 chaînes d’information diffusent au Pays du Cèdre, soit une par million d’habitants.
- Future TV
- LBC News
- Al Manar (« le phare »), une télévision publiquement affiliée au Hezbollah chiite
- Al Mayadeen (« les places publiques »), une chaîne panarabe réputée pour être proche du Hezbollah et de l’Iran.
Qu’en pensez-vous ?
Les drapeaux européens la tête en bas pour le 6-Juin

Contrairement aux apparences, les drapeaux européens peuvent être mis à l’endroit où à l’envers. Tout tient dans les étoiles : normalement, elles ont les jambes en bas, les bras sur les côtés et la tête en haut. Si le drapeau est à l’envers, les étoiles ont la tête en bas et l’Europe marche sur la tête.
Le drapeau était ainsi à l’envers sur les vidéos de la campagne officielle des élections européennes, dont l’infographie erronée a été reprise par de nombreux médias.
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À Ouistreham (Calvados), les commémorations du 6-Juin auront lieu dans deux jours. Mais les dirigents du monde entier risquent d’être accueillis par des drapeaux à l’envers.
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Au rond-point de la Paix à l’entrée de la ville, qui affiche tous les drapeaux de l’Union :
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Avenue de Bruxelles – si le drapeau européen est à l’envers dans une rue pareille…
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Chez un particulier sur le front de mer, Boulevard Aristide Briand :
Le drapeau américain est aussi à l’envers, mais probablement pas pour les mêmes raisons…
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Un peu de logique sur la théorie du genre

1 : si la théorie du genre est scientifiquement exacte,
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un garçon peut devenir une fille
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une fille peut devenir un garçon
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un hétéro peut devenir homo
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un homo peut devenir hétéro
.2 : si la théorie du genre est fausse, alors quelque soient les efforts effectués,
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un garçon naît garçon et le reste
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une fille naît fille et le reste
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un hétéro naît hétéro et le reste
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un homo naît homo et le reste
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Les partisans de la Manif pour tous, et autres groupes apparentés, disent qu’on enseigne la théorie du genre à l’école. Ils dénoncent cet enseignement car, d’après eux, cette théorie est fausse et la diffuser à l’école ne peut causer que des problèmes. Donc, selon la Manif pour tous, quelque que soient les efforts fournis par l’Éducation nationale,
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un garçon naît garçon et le reste
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une fille naît fille et le reste
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un hétéro naît hétéro et le reste
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un homo naît homo et le reste
Mais la Manif pour tous & co dit que les homosexuels sont des hétérosexuels pervertis. C’est-à-dire qu’ils sont nés hétéros, comme tout le monde, et qu’ils ont changé d’orientation sexuelle pour devenir homos.
Or, la Manif pour tous & co pense que la théorie du genre et fausse et donc qu’on ne peut pas changer d’orientation sexuelle.
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Commentaires ?
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